En 1909, la générosité d'un petit groupe d'Amis du Louvre avait permis l'entrée au musée d'un séduisant petit Ange de profil sur fond d'or de Fra Angelico, l'un des interprètes les plus précoces et talentueux de la Renaissance toscane. En 2002, c'est à la Société des amis du Louvre, cette fois, que l'on doit le don d'un autre Ange du même artiste, tourné dans une direction opposée, sans conteste le pendant de l'uvre précédente. L'événement mérite d'être noté, car les uvres du grand peintre sont rares sur le marché de l'art international. L'Ange en adoration est présenté depuis l'été dernier dans les salles du musée. Si l'on en croit un témoignage rapporté au début du XXe siècle, les deux Anges seraient des vestiges du ciborium décrit en 1568 par Vasari sur le maître-autel de l'église du couvent San Domenico de Fiesole devant le grand triptyque de Fra Angelico (dont le registre principal se trouve toujours en place, mais abrité dans une chapelle latérale).