Gioacchino Assereto est une figure majeure de l'école génoise du XVIIe siècle. Peintre local, il a été très tôt influencé par l'art maniériste lombard et par l'oeuvre de Caravage, de Rubens et de Van Dyck bien représentés dans les collections de Gênes. En dehors de quelques tableaux d'autel et de rares décors à fresque, Assereto est surtout l'auteur de peintures destinées à des collectionneurs qui empruntent leurs sujets à l'Ancien Testament. Le sujet de cette toile peinte en 1645 est très rare : il trouve son origine dans le récit biblique de l'histoire d'Athalie au IXe siècle avant Jésus-Christ. Après la mort de son fils Ochozias, la souveraine du royaume de Juda, a décidé de faire tuer tous les héritiers mâles susceptibles de monter sur le trône parmi lesquels Joas, son petit-fils encore enfant. Assereto a ici représenté la tentative d'assassinat de Joas par un émissaire d'Athalie que l'on voit surgir sur la gauche, brandissant un poignard. Heureusement, Josheba, tante de Joas, se saisit du garçon pour lui épargner une mort tragique, tandis qu'il laisse échapper la couronne annonçant son destin de futur roi. Grâce à l'éloquence exceptionnelle des gestes soulignée par la lumière, la composition d'Assereto met en évidence la tension brutale entre l'intention de mort et le sauvetage de l'enfant. Les figures sont disposées en frise et l'efficacité émotionnelle de la scène est renforcée par la gestuelle savante des mains, au centre et sur les bords. Le musée du Louvre ne conservait jusqu'ici aucune oeuvre d'Assereto dans ses collections de peinture italienne.