Après sa découverte en 1945, le tableau a fait l'objet d'appréciations variées, toujours fondées sur des comparaisons avec l'oeuvre d'identique composition du musée de Berlin. Les historiens de La Tour finirent par s'accorder et reconnaître dans les deux tableaux des originaux, jusqu'à leur confrontation à l'exposition de 1972 qui démontre la supériorité de la toile de Bois-Anzeray, aujourd'hui reconnue de tous ; les radiographies de ce dernier tableau montrent la présence de repentirs qui confirment son autorité. Jacques Thuillier suggère de voir dans l'oeuvre berlinoise une réplique par Etienne, le fils de Georges de La Tour, achevée par son père « et qui a droit de conserver le titre d'original ». Il est plus généralement aujourd'hui jugé comme une fine mais froide copie d'atelier. L'attribution du tableau du Louvre, invention et exécution, à Etienne ne peut être sérieusement soutenue. Le plus grand et le plus ambitieux tableau conservé de La Tour, le Saint Sébastien du Louvre, est unanimement considéré comme une toile des dernières années de La Tour, qui a de grandes chances d'être l'oeuvre offerte par la ville de Lunéville au gouverneur La Ferté à la fin de 1649. Tout a été dit de cet admirable tableau, de son éloquence et de son silence, de son ancrage dans le siècle et de son intemporalité, de la pureté des lignes fluides et tendues, de la force « précubiste » des volumes, de la saveur et de l'éclat d'un coloris qui paraît sourdre de la pénombre. « Ce qui compte ici, c'est l'organisation savante des figures entre elles dans un petit espace, le modelé par la lumière des volumes, et aussi l'émotion à laquelle nul ne peut rester insensible » (Jacques Dupont).
Saint Sébastien soigné par Irène
Auteur
Georges de LA TOUR
Techniques/Materiaux
Toile.
Dimension
H. 1,67 m ; L. 1,31 m.
Période
Date de l'oeuvre
1649
Département de l'oeuvre
Localisation aile
Localisation salle
2e étage, salle 28
N° inventaire
RF 1979-53
Date d'acquisition
1979
Prix de l'oeuvre
1 000 000 F