Le Louvre a acquis un prestigieux vase grec en bronze que la qualité de son exécution et son état de conservation placent parmi les meilleurs exemples de récipients métalliques. Les Grecs confèrent assez tôt à ce vase, habituellement destiné à contenir de l'eau, un rôle funéraire : l'objet devient le réceptacle des cendres et des ossements d'un défunt soumis à la crémation. Il est placé dans la tombe, entouré d'une étoffe, parfois logé dans un bloc de pierre. Fait rarissime, cette hydrie est intégralement préservée. Elle est richement décorée d'ornements qui sculptent l'embouchure, le pied et les trois anses. Cette parure culmine dans le relief d'applique placé sous l'anse verticale : Dionysos, jeune et beau, s'appuie en titubant sur les épaules du vieux Silène, trapu et velu. Le sujet n'est pas sans rappeler la mélodieuse sensualité des statues attribuées à Praxitèle. Il est traité avec cette sensibilité alliée à une forme de réalisme qui anime la représentation des figures humaines dans le cours du IVe siècle avant J.-C. C'est probablement vers 350 avant J.-C. qu'un maître en la matière, dans un atelier difficile à localiser, a créé cette image.