Cette peinture sur cuivre de format ovale attribuée au peintre bolonais Domenico Maria Viani (1668-1711) a pour sujet la parabole évangélique du bon grain et de l'ivraie. Elle vient compléter dans les collections du Louvre une première peinture de même dimension et de thème voisin dont elle est le pendant, représentant l'épisode de la parabole du retour du fils prodigue (Luc 15, 11-32) offerte en 2010 par Héléna et Guy Motais de Narbonne.
Toutes deux ont en commun la disposition des figures sur deux registres, l'enchaînement souple des formes, la gamme chromatique des chairs, des bleus et des verts, et la facture sensuelle assouplissant la tradition bolonaise de l'artiste issue d'Annibal Carrache.
La Parabole du bon grain et de l'ivraie, tire son sujet de l'évangile de saint Mathieu : pour nuire à un fermier qui s'était endormi avec ses ouvriers après avoir semé son champ, ses ennemis y introduisent à leur tour d'autres semences ; plutôt que de brûler toute sa récolte, le fermier décidera de moissonner le bon grain et l'ivraie avant de les trier, comme les âmes des bienheureux et celles des damnés seront séparées lors du Jugement dernier.
Si ce sujet est rare, Viani s'est peut-être inspiré de l'une des treize Paraboles peintes sur bois par Domenico Fetti (1588/1589-1623) pour le palais ducal de Mantoue, qui montrait déjà les semeurs endormis au premier plan, formant un cadre à la scène des semailles diaboliques. Mais l'on ignore encore si ses deux tableaux faisaient partie d'une série plus abondante.