L'affaire Fualdès est l'une des grandes énigmes de l'histoire judiciaire. Six feuillets restituent par séquences, de l'enlèvement de la victime à l'immersion du cadavre, l'assassinat de l'ancien procureur de Rodez. Le 19 mars 1817, Antoine-Bernardin Fualdès fut assailli et entraîné dans la maison Bancal pour y être égorgé, puis jeté dans l'Aveyron. Si les résultats de l'enquête conclurent officiellement à un crime crapuleux, c'est plutôt dans le passé jacobin de Fualdès qu'il faut chercher l'explication du meurtre, qui semble impliquer les ultraroyalistes de la Terreur blanche. Géricault traite ce dessin d'actualité à la manière antique : les protagonistes de l'affaire sont quasiment nus, au nom de la nudité héroïque chère à Winckelmann et revue par Michel-Ange. La résurgence de ce dessin, disparu depuis 1938, permet au Louvre d'enrichir sa collection d'un dessin noir aux accents politiques.