Le Cimetière se situe tout au début de la carrière de Lessing juste au moment où il part pour Düsseldorf en septembre 1826. L'artiste aborde ici un des thèmes chers aux maîtres de la peinture romantique allemande : le cimetière associé au motif des ruines. Ses recherches sont absolument contemporaines de celles de ses confrères les plus fameux, Caspar David Friedrich ou Carl Gustav Carus. Mais, contrairement à eux, Lessing ne cherche pas ici à reproduire un site réel. Il recompose son évocation à partir d'éléments empruntés à la nature on remarquera le soin porté au rendu de la végétation et se réfère en plus, avec insistance, à une oeuvre célèbre conservée dans les collections princières de Dresde : le Cimetière juif de Jacob Ruisdael. L'originalité de Lessing réside dans cette réinterprétation romantique d'un des modèles par excellence de la peinture hollandaise du Siècle d'or. Chef-d'oeuvre de l'une des figures majeures de la peinture allemande à l'époque du Romantisme, ce tableau est entré au Louvre grâce à une disposition explicite et très avisée du testament d'un Ami du Louvre, Jacques Moreau (1906-1998).