Cette aiguière constitue à plus d'un titre un don exceptionnel. L'état de conservation de la pièce est remarquable, le lustre ayant en grande partie conservé son éclat. Son décor - larges palmettes en forme de coeur à la base et rinceaux légers repris « à sgraffiato » sur l'épaulement - est caractéristique des pièces attribuées à Kashan. Cette ville fut un grand centre de production de céramique lustrée, comme l'atteste le traité rédigé en 1301 par Abu'l Qasim, artiste issu d'une longue lignée de céramistes de Kashan. L'objet du Louvre est enfin rare par sa forme. Ne s'en rapprochent que deux objets (musée de Téhéran et coll. Ades, Londres), encore en diffèrent-ils par la forme du col et du goulot. Les trois objets présentent cependant, outre une typologie proche, un décor similaire.